Nous avons tous ce rêve de voir nos enfants maitriser la langue arabe : la parler, la lire et l’écrire parfaitement. Mais avant d’en arriver là, une question des plus importantes se posera spontanément dans l’esprit des parents : quand commencer vraiment le processus de l’apprentissage de la langue Arabe ?
Un contexte historique compliqué en France
Parler français et arabe, est considéré globalement aujourd’hui comme une chance et un atout dans la vie. Toutefois ce bilinguisme n’a pas toujours eu une si bonne image, en particulier dans les familles immigrées originaires du Maghreb. Les parents choisissaient de ne pas transmettre leur langue arabe maternelle à leurs enfants et pensaient ainsi les aider à mieux s’intégrer dans la société française.
De leur côté, Les enseignants décourageaient souvent les parents de parler à leurs enfants dans leur langue maternelle (c’est particulièrement vrai si celle-ci manque de prestige comme il est le cas malheureusement pour la langue arabe en France). Les parents obtempéraient souvent, à contrecœur, soucieux de donner une bonne éducation à leur progéniture.
Ceci est une grave erreur : Les recherches récentes ont clairement établi l’importance d’utiliser la langue maternelle pour l’acquisition de la parole et du langage chez l’enfant d’âge préscolaire. Les enfants qui acquièrent des compétences solides dans leur(s) langue(s) maternelle(s) ont plus de facilité à apprendre une langue seconde et obtiennent de meilleurs résultats scolaires en lecture et en écriture.
Commencer dès que possible
L’importance de l’apprentissage de la langue arabe comme langue maternelle n’est donc plus à démontrer et dans ce sens, un seul mot d’ordre : commencer l’apprentissage de la langue arabe le plus tôt possible, et surtout essayer de tirer profit pleinement de la période sensible du langage!
Quand les deux parents parlent l’arabe
Dans un contexte où les deux parents ont l’arabe comme langue maternelle, vous pouvez commencer le processus d’apprentissage de la langue arabe quand l’enfant est encore dans le ventre de sa maman, si vous vous sentez à l’aise pour lui parler. Sinon dès qu’il est né et à chaque fois que vous vous adressez à lui. Plus tôt on prend l’habitude de parler la langue arabe avec l’enfant (dans votre dialecte maternel), plus cela devient naturel pour le bébé et aussi pour les parents. Vous offrirez ainsi à votre petit toutes les nuances du langage, lui permettant de s’ouvrir au monde et aux autre langues.
Quand l’un des parents ne parle pas l’arabe
Si l’enfant évolue dans une famille bilingue (couple mixte avec un parent ne parlant pas l’arabe), le plus naturel serait que chacun des parents essaie de transmettre sa langue maternelle à l’enfant. Ainsi, parler les deux langues maternelles à votre enfant dès son premier jour lui sera très bénéfique dans son apprentissage. Plusieurs règles peuvent être appliquées comme celle de “un parent, une langue” pour essayer de maintenir un certain équilibre dans l’établissement de ce bilinguisme.
Et l’apprentissage du français ?
La plus grande crainte des parents qui choisissent (ou pas) de parler à leurs enfants dans leur langue maternelle arabe est de voir leurs enfants arriver en âge d’entrer à l’école sans pour autant « bien » parler le français.
Ce qu’il faut savoir est qu’en règle générale, même lorsqu’un enfant entre à l’école sans parler un mot du français, il sera capable d’avoir une conversation comme un enfant de son âge après 1 à 3 ans d’exposition régulière.
Rien ne sert donc de de s’inquiéter, d’autant plus que l’exposition de l’enfant à la langue française à l’école fera forcément que le français sera sa langue dominante, ce qui veut dire que ce sera la langue que l’enfant utilisera spontanément, pour laquelle il possèdera le vocabulaire le plus riche, avec laquelle il fera des phrases plus longues et fera le moins de pauses.
A ce moment, les parents qui souhaitent maintenir la langue arabe comme langue maternelle pour leurs enfants, vont devoir redoubler d’efforts afin de garantir un niveau d’exposition suffisant à la langue arabe pour qu’elle ne soit pas oubliée. Ce qui nous ramène à la nécessité de commencer plut tôt pour plus de facilité.